mardi 9 août 2016

Avant-première rentrée littéraire 2016. Le verger de marbre. Alex Taylor. Gallmeister Neonoir


« Beam ne se considérait pas comme un enfant. Il avait dix-neuf ans, de la niaque à revendre et une bonne dose de malveillance tapie en lui, le genre de jeune qui montre les dents devant les vitrines, les miroirs de salle de bain, les enjoliveurs et l'argenterie volée, tout ce qui a le culot de lui faire voir sa tronche. Mais cet inconnu était sorti de la nuit en titubant d'alcool pour le railler et le provoquer, et il sentait dans son sang la morsure de quelque chose d'ancestral et féroce. »

Le sang ne ment pas, la nature ne ment pas et nul n'est capable de renverser la donne.
Le roman d'Alex Taylor aurait très bien pu être une nouvelle : un meurtre (légitime défense ou non, cela reste à voir), une cavale, quelques personnages bien campés, un dénouement qui laisse songeur pendant de longues heures...
Sauf qu'Alex Taylor est un virtuose : le sens du détail, le style résolument poétique, le besoin de creuser jusqu'au plus profond des âmes de ses personnages ont abouti à un roman incroyable qui se dévore d'une traite, et cela malgré le malaise qui envahit doucement le lecteur au fur et à mesure des pages.

Une semaine de cavale avec, au centre, le jeune Beam, anti-héros qui peine à gagner la compassion du lecteur ; les rencontres qu'il va faire sur le chemin vont peu à peu le changer en le révélant à lui même.

Le roman s'ouvre sur une réunion familiale durant laquelle Beam ne se sent pas à sa place, préférant même s'en éloigner. Peu de temps après l'éloignement devient seul espoir de survie et pourtant, la famille et les liens de sang resteront collés aux basques de notre personnage : immuables, implacables.
Le verger de marbre engloutit son lecteur. Le fait haleter au rythme de la course folle de Beam à travers la forêt. Le fait sourire avec tendresse auprès de Pete, vieux sage faisant corps avec la nature. Le fait trembler jusqu'au bout.
Alex Taylor, un nom à retenir, un talent rare.
Merci Gallmeister pour ce cadeau précieux. Merci à Anatole Pons pour la magnifique traduction de ce roman.
18 Août 2016 chez votre libraire préféré.

Le Verger de marbre, Alex Taylor, Traduction Anatole Pons, Editions Gallmeister, Collection Neonoir. Août 2016

Chronique écrite pour les Unwalkers



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